La Défense : Michel Desvigne imagine un « Parc » pour l’esplanade
Retenu en février 2021 par Paris La Défense pour « imaginer un aménagement cohérent et pérenne des espaces publics de l’esplanade », le paysagiste Michel Desvigne a dévoilé le 28 juin 2022 son projet, baptisé « Le Parc ».
Après le projet de transformation de la place de La Défense actuellement en cours sur deux hectares, « les cinq hectares supplémentaires du parc vont conduire à une transformation profonde de l’espace linéaire du quartier », a souligné Pierre-Yves Guice, directeur général de Paris La Défense. Tout cela est le « fruit d’une réflexion engagée il y a plus de cinq ans qui a fait l’objet de concertation et d’expérimentations », a poursuivi le directeur général de Paris La Défense. Tout d’abord, en 2017, la place Basse, au centre de l’esplanade, a été largement végétalisée. Ensuite, en 2019, une consultation engagée auprès des habitants confirme le projet de transformer l’esplanade. En 2020, les expérimentations citées par Pierre-Yves Guice consistent en l’installation de 13 jardinières, hors-sol, en bac. L’objectif est de tester l’épanouissement ou non de 45 essences végétales différentes dans l’environnement « si singulier » du quartier. « Il y a enfin une grosse année de travail avec l’équipe de Michel Desvigne sélectionnée dans le cadre d’un marché public début 2021. » Le projet du Parc est finalisé en 2022.
Pour concevoir la transformation de ce jardin sur dalles conçu à l’origine du quartier de La Défense il y a 50 ans par Dan Kiley, Michel Desvigne s’est appuyé sur l’héritage de ce paysagiste américain décédé en 2004, notamment en conservant les 450 arbres (platanes et tilleuls) plantés alors. Le parti pris de l’architecte-paysager a été d’ajouter des strates d’arbres et un socle et de jouer sur ces différents niveaux de végétation. Les variétés plantées s’appuieront sur les expériences menées par Paris La Défense qui ont notamment permis de prendre en compte et de connaître les contraintes écologiques du site.
Un lieu de détente, de passages et de rencontres
Michel Desvigne a également prévu de créer des transversales, plus de cheminements, pour faire de ce parc urbain un lieu de détente, de passages et de rencontres. Dans ce vaste espace qui va reconfigurer en profondeur la physionomie de La Défense, la place privilégiée donnée à la nature favorisera la biodiversité, tandis que les zones ombragées participeront à la réduction des îlots de chaleur, notamment l’été. « D’une surface aujourd’hui essentiellement minérale, on va presque inverser la proportion avec 60 % de surfaces perméables et végétales », a souligné le paysagiste.
Concevoir ce parc « relève du défi technique », signale Paris La Défense, soulignant les spécificités uniques du site, liées à sa conception sur dalle, bâtie sur des ouvrages anciens et des infrastructures complexes (RER A, ligne 1 du métro, autoroute A14…), associé à de forts dénivelés. Les travaux, auxquels Paris La Défense prévoit de consacrer un budget d’une « trentaine de millions d’euros » selon Pierre-Yves Guice, débuteront en 2024 pour une livraison à partir de 2026.